De la violence et des femmes

 

De la violence et des femmes, sous la direction de Cécile Dauphin et Arlette Farge, 1997, Albin Michel.

De la violence et des femmes

Dans ce livre, la violence subie par les femmes est déclinée de l’Antiquité à la Guerre de Yougoslavie (1991-1995) en parallèle à la violence féminine, comme les deux faces d’une même pièce, sortant ainsi de la dualité coutumière violence féminine/ violence masculine ou femmes violentées/ hommes violents. Pour autant il n’est pas question ici de rentrer dans les considérations psychologiques causes de cette violence ou conséquentes de celle-ci. L’angle d’approche est social et/ou politique. La question initiale de ces différents textes aurait pu être : dans quelles mesures la violence subie par les femmes ( physique, sociale ou législative) est-elle un moyen de bannir la femme de l’espace politique ?
Dans les trois parties du livre les auteures, historiennes, anthropologues et philosophes, tentent d’y répondre par diverses approches :
Dans les mythes de la Grèce antique relatant l’enlèvement d’une jeune fille par un Dieu, nulle par n’est fait mention, même de nos jours, de l’après. C’est à dire du rapt et de viol. La femme est donc considérée comme un objet que l’on peut s’approprier.
Une légende cette fois-ci, celle des tricoteuses devant la guillotine durant la Révolution française, cache peut-être ces femmes qui osaient donner de la voix dans l’enceinte de la Convention.
Puis durant la 1ère Guerre Mondiale les bombardiers chassent des champs de bataille le viril guerrier pendant que les femmes travaillent en usine. Mais ce changement ne saurait être qu’exceptionnel. Les femmes seront très vites conviées à retourner dans l’espace familial.
Ce livre se termine sur un texte difficile tant par le sujet traité que par l’indifférence dont il a fait l’objet. Le viol systématique en temps de guerre. Non pas celui des combattants saouls, frustrés, avides de sang. Mais celui organisé, planifié dans un but précis. Cela a été le cas en Yougoslavie où des femmes ont été emprisonnées et violées jusqu’à ce qu’elles tombent enceinte. La femme a toujours été considérée comme possession de l’homme et l’homme porteur de la lignée. Le viol systématique devient alors une arme majeure amenant à l’élimination de l’ennemi d’abord en l’humiliant, en le dépossédant de son bien, ensuite en le privant de son avenir et de l’avenir de sa lignée ( sa race, son ethnie)

Je suis une femme, j’habite en France et nous sommes en 2014. Si je regarde autour de moi, je vois un changement certain diraient un recul. Certains droits, acquis depuis peu, sont remis en question( IVG). La femme est politiquement reconnue même si pour cela elle doit endosser le rôle masculin ( Angela Merkel). Il y un un net retour aux valeurs dites traditionnelles ( mère au foyer, famille nombreuses) . Donc des questions se posent. Ou en sommes nous aujourd’hui ? Que se passe-t-il dans nos sociétés ?Ou va-t-on ? Je ne sais pas. Mais je garde à l’esprit ces paroles de Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilante votre vie durant. »

Alexa.S

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